CHAPITRE 2 :
Je fus réveillé par des coups à la porte. Je n’avais presque pas fermé l’œil de la nuit, j’en avais passé une bonne partie à pleurer. J’avais la tête dans le cul et je n’avais vraiment pas envie
de travailler aujourd’hui. J’ouvris la porte et j’eus envie de la refermer aussitôt lorsque je vis Sean qui me fixait avec froideur. Il m’avait toujours fixait avec indifférence mais jamais avec
une telle froideur. Il me détestait donc tant que ça ?
- Que puis-je pour vous ?
- J’ai une fuite dans la cuisine. Je veux que tu viennes voire ça ce soir. Je rentre à 20 heures soit là à 20 heures 30.
- D’accord.
Je croyais qu’il en avait fini et refermais la porte mais il la retint me forçant à la rouvrir. Son regard était plus froid encore et sa voix n’avait plus rien de douce.
- Pourquoi t’as fait ça hier soir ?
- Faire quoi ?
- Claquer la porte.
- Ce n’est pas un baisodrome ici. Vous avez un appartement pour cela. La prochaine fois, c’est une amende. Et je voulais dormir.
- C’est ça, retourne dormir alors. Tu devrais baiser de temps en temps pour te détendre. T’es pire qu’un vieux. Je déteste que l’on me fasse ce genre de choses.
- Et moi, je déteste que l’on baise devant ma porte. Je serais la à 20 heure 30, bonne journée.
- C’est ça.
Il partit enfin alors que mon cœur était au bord de la rupture. C’était la première fois que l’on parlait autant et c’était pour s’engueuler. Il doit me détester encore plus maintenant. Pourquoi
est-ce que j’ai fait ça ? Parce que j’étais fou de jalousie de le voir avec tout ces mecs alors qu’il ne me regardait jamais. Je voudrais juste qu’il me désire. Juste une fois. Qu’il me regardât
avec du désir dans le regard. Que dois-je faire pour cela ?
À 8 heures 15, j’étais devant sa porte, je n’osais pas frapper. Et s’il était avec un autre mec? Je crois que je ne le supporterais pas. C’était tellement dur de devoir affronter cela encore et
encore, jour après jour. Je n’en avais plus la force. Je pris mon courage à deux mains et frappai enfin à la porte. J’attendis quelques seconde et la porte s’ouvrit sur l’homme qui tourmentait
tant mon cœur.
- Tu es en avance. Vas-y, entres, je vais me changer. Tu sais où est la cuisine. Je te laisse faire.
- Oui. Je me mets au travail.
Je le regardai se diriger vers sa chambre et refermer la porte derrière lui. Combien d’homme avait pu y entrer ? Moi, je ne le pourrais sans doute jamais. Je me dirigeai vers la cuisine. Son
appartement était sans nul doute le plus grand de tous, il était vraiment magnifique. Je me demandais ce qu’il pouvait bien faire comme boulot pour pouvoir se payer un tel appartement.
- ça avance ?
- Merde. Je me suis fait mal.
Sous la surprise, je m’étais redressé trop vite et ma tête avait rencontré l’évier. Ça faisait un mal de chien. Je sortis de sous l’évier, il me fixait en silence alors que je me frottais la
tête. Il se mit à rire. C’était la première fois que je l’entendais rire. Son rire était si doux, si mélodieux que l’on dirait un ange. Il s’accroupit devant moi posant sa main sur ma tête et la
douleur disparut aussitôt. Il était si près de moi que je sentais son souffle sur ma peau. Il cherchait à me rendre fou.
- Désolé de rire. Mais tu aurais dû voire ta tête. Trop mignon. Ça va ?
- Oui, ce n’est rien.
- Tu veux boire quelque chose?
- Non merci.
Je me levai, lui tournant le dos pour allumer l’eau. Et je me retrouvai trempé de la tête aux pieds. J’avais oublié de serrer le joint. Merde.
- Merde, putain, fais chier !
- Tu es bien vulgaire tout d’un coup. Ce n’est pas joli de tels mots dans une si jolie bouche.
Arrête de jouer avec moi Sean. Je n’étais pas un mecs de ta cour. Je repassai sous l’évier pour resserrer le joint et en ressortis quelques secondes plus tard. Il me fixait en souriant. Seigneur
pourquoi faut-il qu’il soit aussi beau ?!
- Tu devrais te changer, tu va attraper froid.
- Non, ça ira, j’habite juste en dessous. Je vais y aller. C’est réparé.
Je retirai mon t-shirt pour l’essorer un peu. Je sentais son regard sur mon corps et ça ne gênait. Je me dépêchai de ranger mes outils. Il fallait que je parte d’ici où j’allais lui sauter dessus
pour l’embrasser. Et il me repousserait sans doute en me disant que je le dégoûte et qu’il ne veut pas de moi.
- Je vais y aller.
- Tu ne veux vraiment pas boire un verre ?
- Non merci.
- Quand c’est madame Rose, tu restes boire un verre alors pourquoi pas là ?
- Je n’ai pas le temps. Bonne soirée.
Je pris mes affaires et me dirigeai vers la porte, pressé de sortir d’ici par peut de faire une connerie.
- André, attends.
Je me retournai vers lui. Il me fixait en silence. Dis quelque chose. Je fixais ses lèvres que je désirais tant pouvoir recouvrir des miennes. Et avant que je ne pus m’en rendre compte, j’avais
posé mes lèvres sur les siennes puis je m’écartai de lui aussitôt. Merde qu’est-ce que je venais de faire ? C’est pas possible, je n’avais pas pu faire ça. C’était fini, il ne voudra plus jamais
me voire après ça.
- je…je suis désolé, monsieur. Je ne sais pas ce qui m’a pris…je… désolé. Je ne… je ne le ferais plus.
Je sortis aussitôt de l’appartement et dévalais les escaliers aussi vite que je le pouvais pour aller m’enfermer chez moi. Je ne mis à faire les cent pas dans le couloir cherchant une excuse à
lui fournir lorsque je le reverrais demain.
- Je vais lui dire que je l’ai pris pour une autre personne. Non, il ne le croira jamais. Qu’est-ce que je vais faire. Merde.
Je sursautai lorsque j’entendis frapper à la porte. C’était sans doute le locataire du numéro 15, j’avais promis de passer jeter un coup d’œil sur sa machine à laver qui faisait des siennes.
J’ouvris la porte et essayai de la refermer aussitôt le cœur au bord des lèvres.
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